Colette Daviles-Estinès

 

Je n'aime pas le poisson bouilli

mais le carré Kiri 

Je n'aime pas la prise de sang 

de 5 h du matin 

La fièvre au bout du pistolet 

braqué dans mon oreille 

Je n'aime pas quand on me parle trop fort 

comme si j'étais sourde 

Je n'aime pas la nuit 

ses lampadaires trop jaunes

Avancer masquée dans les couloirs 

le long des téléviseurs 

où le même programme à plein volume 

se propage d'une chambre à l'autre 

J'aime attendre et entendre 

la voix de mon fils au téléphone chaque soir 

J'aime le carnet de Lucas 

et m'apercevoir que j'ai autant d'amis 

Je n'aime pas le jour 

sa chaleur de four sur le parvis 

mais j'aime quand parfois se lève 

dans ma tête le vent de Tahaa 

 

 




 

Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Ses recueils : L'Or saisons (Tipaza, mai 2018), Matrie (Henry, septembre 2018), Feux de friche (Tipaza, avril 2022) et La mesure des murs (L'Ail des ours, juillet 2022). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.

3 commentaires:

  1. Je n'aime pas ce par quoi vous passez oh non, mais j'aime que nonobstant tout cela vous gardiez voix et voie de vie & poésie et les communiquiez alentour. *****************************

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  2. J’aime beaucoup l’écriture personnelle de cette poète.

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