Arrivée là
J’ai écrit des chemins sinueux
des routes serpentines
des voies sans issue
peu carrossables
mais la brèche des palissades
des routes serpentines
des voies sans issue
peu carrossables
mais la brèche des palissades
Il est des choses qui ne peuvent s’écrire
elles ne sont pas envisageables
elles ne sont pas envisageables
Il n’est pas envisageable
que la route s’arrête
là
au bout du vent
que la route s’arrête
là
au bout du vent
Entends ce vent déchirer le ciel
entends-le froisser les nuages
entends-le froisser les nuages
J’écris je suis arrivée là
Il suffit qu’une maille file le poème
et la vie se détricote
et tous les chemins, toutes les routes
et toutes les brèches des palissades
et la vie se détricote
et tous les chemins, toutes les routes
et toutes les brèches des palissades
Il n’est pas envisageable
que tout s’arrête
que tout s’arrête
Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.
Me fait penser à "Aller Simple" de René Guy Cadou: Ce sera comme un arrêt brutal du train au beau milieu de la campagne, un soir d'été...
RépondreSupprimerJe crois (pas mieux à avancer, mes moyens du bord étant de peu) que la route se poursuit.
RépondreSupprimerChangent l'allant, l'aloi, l'ici, l'entre-deux, l'ailleurs, l'opaque et la clarté, l'angle, le rythme, etc. La direction, le sens ?, se réinventent.
Votre très beau poème me renvoie par parenté au "Je me refuse à croire", de l'oublié Jacques Prevel, oublié mais qui ne passera pas
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/je-me-refuse-a-croire
J'ai l'air malin, j'ai aussi pensé à Cadou. L'inacceptation de la fin des choses, le refus et pourtant la douceur. Plus au rasoir, plus coupant, ici, ton style. Et pourtant c'est toi, pas de doute. Même quand tu as peur tes mots ont un sourire.
RépondreSupprimerComment envisager que tous ces liens tissés par des années ensemble puissent se dissoudre dans le néant ?
RépondreSupprimerce matin une personne disait, à la radio : "j'aime le vent, parce qu'il vient d'ailleurs" ; peut-être est-ce suffisant ?
RépondreSupprimerVous avez écris des poèmes comme on tricote, le resultat est entre mohair et alpaga, peu importe ça tient chaud au coeur.
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