Colette Daviles-Estinès

 

Je brûle

 

On m’avait dit de brûler tout ce qui me fait mal 
alors je brûle les ronces qui te déchirent le flanc 
Je brûle le bateau qui est parti sans toi 
Je brûle mes dents 
Je brûle le cochon qui se repaît de confiture 
Faut-il que je brûle aussi la photo désenfouie ? 
Je la brû… non je ne peux pas 
Regarde comme c’est laid, la vie 
lorsqu’elle t’ampute d’une sœur d’une mère ou d’un ami 
toutes ces amours que tu avais encore à vivre 
Je brûle ces touffes d’étoiles parties 
au firmament du néant 
Je brûle ma colère 
et elle fera long feu 
Qu’est-ce qu’on attend pour aller bien ?

 






Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), ont paru successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.

3 commentaires:

  1. La colère qui fera long feu fait brûler de connaître la suite, lorsqu'une fois la douleur consumée persistera différemment la flamme ****************

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  2. On attend l'astéroïde...On attend...Toujours

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  3. C'est à ton feu que j'aime venir me réchauffer

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