Voyage en pays Ackenbush *
Au commencement était le point, disait la voix
C’est là que le voyage a commencé
Pas à pas – nous entendions les pas –
les instruments suivaient
une ligne
un espace
l’espace temps d’un sablier sans couvercle ni fond
Du ventre de la contrebasse naissaient des incantations de sable
De la clarinette, fluide et heurtée ruisselait une immatérielle darbouka
Un oiseau s’est échappé de sa bouche
* Ce poème a été écrit après un concert de musique improvisée qui eut lieu
chez les amis Ackenbush, à Plaisians (Drôme), le 16 octobre 2021 :
« Au commencement était le point », textes de Benoit Spinga,
avec Sylvain Kassap (clarinettes) et Benjamin Duboc (contrebasse).
Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La Barbacane, Le Capital des Mots, La Cause littéraire, Un certain regard, Revue 17 secondes, Ce qui reste, Paysages écrits, Le Journal des poètes, Écrit(s) du Nord, Nouveaux délits, Comme en poésie, Verso, La Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente sans exception dans tous les n° de Lichen depuis l’origine.
Ah cette hiérophanie simple, inattendue, saisissante, légère surtout peut-être, très, qui fuse à la fois de la bouche darboukienne et du poème à sa fin ! *********
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