Colette Daviles-Estinès

 

Le mot

 

Un jour, le mot revient
Ce mot aux talons hauts pointus
qui martèle et martèle
le dallage des salles d’attentes
Quelquefois le mot claque
comme les sabots urgents des infirmières
Il est la grenade, je suis l’artificier
ou bien est-ce l’inverse ?
Ma ligne d’horizon est cariée de craintes
Les fenêtres pourtant
sont à portée de ciel
J’attends ma seconde chance

 

°

 

Sœurette

 

C’est comme ça qu’elle m’appelait
Je l’entends dire encore
car je sais
je le sens
je la sais sœurettement à mes côtés
ma sœur pour qui le jour
ne se lève plus

 

 

 

Née au Vietnam, grandie en Afrique, Colette Daviles-Estinès a été longtemps paysanne. Elle puise son inspiration dans un sentiment de perpétuel exil. Nombre de ses textes ont été publiés à La BarbacaneLe Capital des MotsLa Cause littéraireUn certain regardRevue 17 secondesCe qui restePaysages écritsLe Journal des poètesÉcrit(s) du NordNouveaux délitsComme en poésieVersoLa Toile de l'un.... Après Allant vers et autres escales (l’Aigrette, 2016), viennent de paraître successivement L'Or saisons (éditions Tipaza, mai 2018) et Matrie (éditions Henry, septembre 2018). Voir son site : http://voletsouvers.ovh. Présente dans tous les n° de Lichen depuis l’origine, sauf les n° 77 et 78. 

2 commentaires:

  1. ERIC CUISSARD1 mai 2023 à 16:41

    Un brin de muguet pour toi et un bouquet de pivoines et d'iris.

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  2. Clément G. Second1 mai 2023 à 20:18

    Un jour, toujours vos mots reviennent, colettement ***************

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