Clémentine Pons

 

 

Le pouls bat sous la pulpe des doigts

un cri qui se déchire sous la peau
un murmure fracturé
plaie ouverte / un pli de chair déplié
ne plus savoir où commence la peau
où finit le sang —
le corps est un territoire morcelé
sous les ongles / le sel des souvenirs

sol mouvant / sol liquide / sol instable
chaque pas un risque
le corps / mots perdus dans la nuit organique

corps en tempête / en chaos
inhabitable
qui ne sait pas où ni comment

sang cru
sans sucré
sang qui serpente en silence
rage liquide / matière vive
exister en sillons / en creux / en tranchées
dans un pays de fièvres
de cernes profondes

j’ai ouvert la fenêtre
pas pour sauter
juste pour regarder comment le vide s’organise


 




Clémentine Pons écrit parfois. Parfois non. Ce que elle fait entre les deux reste flou, même pour elle. On l’a déjà décrite comme « quelqu’un », ce qui lui semble à la fois exact et terriblement vague, à la fois précis et excessif. Elle est là, quelque part entre un clic et un soupir, entre un mot publié et un mot oublié. Elle s’intéresse à ce qu’on regarde sans vraiment regarder, à ce qu’on voit tous les jours sans le remarquer, et à toutes ces petites évidences qu’on garde pour soi. Son écriture, c’est un peu comme un puzzle qu’on aurait mélangé : Elle hache, morcelle, fragmente, et Elle se permet même quelques entailles, juste pour que le quotidien ressemble à un tas de miettes à lire. Ses obsessions : le banal, l’amour, la maladie et le café. Sinon elle regarde souvent le monde se défaire en morceaux. C’est sa première apparition dans Lichen.


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