Trois poèmes
(extraits de Grignons, recueil en cours)
v Croire tenir à bout de chant
quelque chose du monde,
et le monde ne tient plus
entre ses bras-lumière
la capacité
du poète !
(Le chant ne tenant qu’à
l’état d’abandon qui meut
seulement si le cœur s’y livre).
v Sans embrasser la cécité,
les yeux vers d’autres évidences
Vues bousculées, se dissout
leur boniment de primat sur le vide
En est creusée à jour, l’impasse où butaient
dans le nœud de midi la tête et ses soleils
Cela, écrire le rapporte
à sa façon de filet dérivant
repris aux fonds, à l’approximatif.
v Plus qu’elles-mêmes avérées,
images réverbérant
une émission tenue derrière
leur découpure.
Clément G. Second écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement. Plusieurs recueils en cours ou achevés, dont Porteur Silence (Éditions Unicité, 2017) et Encres de songerie (même éditeur, 2018). Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications dans Le Capital des Mots, La Cause Littéraire, Décharge, 17 secondes, Écrit(s) du Nord, Lichen, Littératures brèves, Nouvelles d’Harfang, N47, Revue Pantouns, Paysages écrits, Terre à Ciel, Verso, Incertain Regard. Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre). Son contact : a1944@hotmail.fr ; son blog : https://carnetsdeflottaison.blogspot.com. Présent dans les n° 2, 3, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 19, 20, 21, 22, 26, 27, 28, 29 et 32de Lichen.
Étonnant toujours cette inquiétude que tu as devant l'écriture et dans l'instant la certitude que le rai lumineux vient de par là. Il y a de la procession religieuse dans cette suite, de l'incantation.
RépondreSupprimerCe ne sont pas mes mots (sauf rai) mais tu as des antennes !
RépondreSupprimerDe l'inquiétude, oui, et aussi la lumière, la certitude qu'elle se prendra dans les nasses et qu'il en sortira quelque chose de beau. A vous lire je vois les pêcheurs peints par Hokusaï.
RépondreSupprimerBelle image : les pêcheurs d'Hokusaï, funambules sur le fil de l'eau, eux-mêmes pris dans le filet de la vague scélérate... l'écriture est une tâche infinie, rien n'est jamais captif du signe. Pire, une fois figé sur la page, il se dérobe, laissant à l'esprit le vague chant des sirènes qu'avait inspiré le cœur dans un moment d’abandon, un présent (c'est en ce sens que j'aime à définir l'écriture, et tout acte de création, comme une prophétie du présent).
SupprimerVos poèmes sont des fils tendus sur la vague mystérieuse de l'écriture.
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