Périphérie
La nuit dehors
Par-dessus la vache par-dessus la lune
J’ai conduit si fort de travers
Qu’un homme
A coupé ma route en deux
D’un côté les champs
Gelés sur la plaine aux trois arbres nus
De l’autre la voûte
Et ce qu’il y a d’incompris
Dans les regards reconnus
Je vole
Du bout des doigts tes cheveux
Me donnent les cordes qu’il faut pour me hisser à la terre
Je n’ai
Plus peur du sol, mais toi ?
Qu’as-tu fait de tes pieds ?
Les vers
Au soir tombé
Tissent des voiles pour m’emmener
Née en 1979, c’est sur la route que Charlotte Monégier trouve le plus souvent l’inspiration, même si elle n’est pas contre un voyage immobile de temps en temps — du rêve, de la nostalgie, quelques projections hasardeuses en regardant par la fenêtre. Enseignante de profession, elle consacre son temps libre à l’écriture. Elle publie régulièrement dans différentes revues littéraires et poétiques, ainsi qu'aux Éditions Lunatique, où ont paru un roman, Petite Fille (2014), un recueil de nouvelles, Le Petit peuple des nuages (2020), et un recueil de poésie, Voyage(s) (2021). Présente dans les n° 67, 68 et 69 de Lichen.
RépondreSupprimerVois-tu, si je me lève
je n'ai pas souvenir des mêmes rêves...
J'étais allongé sur le sol
et nulle part il n'y avait de route,
Au-dessus , le ciel m'entourait de sa voûte .
Le vent pousse des nuages
et les accompagne longtemps dans leur voyage.
L'un d'eux s'est distingué
en prenant l'allure d'un cavalier,
mais aucun (que je ne sache)
ne ressemblait à une vache...
Quelques champs pelés
réclamaient leur dû
car il n'avait pas plu
de presque tout l'été.
Quelques arbres échevelés
gardiens de la draille,
et au loin les sonnailles
de bêtes égarés...
Ce n'est pas encore aujourd'hui
qu'on verra la lune
entourée de brumes
ni le troupeau de brebis
brouter tes cheveux
même si la terre
partage beaucoup de mystères
avec les cieux...
RC