Heures d’hiver
Toutes laissent une plaie, dit-on, et la dernière nous achève.
Pourtant, il existe un bonheur innommable, aux premiers frimas, de tourner molette et tirette, ou encore d’appuyer sur des poussoirs magiques et, tel un enfant joueur, de pouvoir manipuler ces flèches qui décochent nos heures et nous visent au cœur. Pour un temps, on se croirait un maître du monde à faire tournoyer ainsi trotteuses, grandes et petites aiguilles. Elles ne nous agacent plus, ni ne nous piquent pour ce petit morceau de temps pur où l’on plaisante avec elles.
Et l’on en vient à envier l’horloger dans sa boutique sonore, au milieu de tous ces cadrans et des carillons les plus variés. On rêve également au préposé chargé des pendules de la ville. L’un et l’autre vivent avec cet étrange mystère, celui de faire usage des rouages, des ressorts et des machines secrètes, là où le destin de chacun peut-être se cache.
Charles Duttine enseigne les lettres et la philosophie. Son engagement dans l’écriture est récent et il a fait le choix de textes courts ou du genre de la nouvelle. Il participe à quelques revues ou sites en ligne (L’Ampoule, Pastiches.net, la Gazette de la lucarne des écrivains, Bloganozart,Souffles, Autour du court, La Cause Littéraire…). Il est l’auteur de deux recueils de nouvelles Folklore (La P’tite Hélène) et Au regard des bêtes (Z4). Présent dans les n° 23, 28 et 29 de Lichen.
+++ ! Et la subtilement réglée horlogerie interne de votre texte.
RépondreSupprimerMerci pour cette lecture ... Charles Duttine
SupprimerNotre vie de rouages... Beau, ce temps d'horloge. J'aime beaucoup.
RépondreSupprimerBonjour Charles,
RépondreSupprimerEt voici que le tic et le tac de vos phrases me ramène à votre " Folklore " et je lis ceci : " A cette heure la plus silencieuse de la nuit, les battements de ses aiguilles prenaient une ampleur comme il ne les avaient jamais entendus. Il attendait… ".
Merci Charles.
sylvie