Cécile Bellamy Bajard


D’un songe
j’enjambe les heures
et bois d’un trait
les ronces obscures
percées à l’orée du jour
des cornes du soleil.
Je franchis la dune
son duvet rosi au vent salé,
l’océan qui s’avance.
Voici en suivant
l’intime fraîcheur des prés,
sagesse du bétail ensommeillé
aux pentes des champs mouillés.
L’été est passé
et l’automne ne dit pas son nom
dans les paniers de pommes,
les raisins gorgés de sucre
et les prunes gâtées.
Goulûment
le renard se glisse dans les sentes
des fables d’écoliers.
Il est temps de tabliers,
par les jardins
de roses effeuillées
légumes oubliés.
Il faut rentrer.







Cécile Bellamy Bajard, née en 1966 en Charente, vit en région parisienne depuis plus de 20 ans. Elle commence tout juste à publier. La poésie l’accompagne pourtant depuis longtemps, jardin secret de mauvaises herbes poussées dans les interstices laissés par une vie familiale et professionnelle prenante. C'est sa première apparition dans Lichen.

4 commentaires:

  1. votre écriture est toute fraîche comme une rosée matinale sur les pétales des fleurs

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    1. merci pour ce compliment délicat et heureuse d'avoir porté un peu de fraîcheur à ces jours de canicule ! Cécile Bellamy Bajard

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  2. Pas mieux ; simplement ajouter que son naturel se marie si bien avec des hardiesses heureuses ("j'enjambe les heures et bois d'un trait les ronces obscures...", "sagesse du bétail ensommeillé", "il est temps de tabliers" ... et le renard, le renard ! qui "se glisse dans les fables d'écoliers"). J'aime !

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    1. Bonjour et merci pour ce commentaire qui me touche et m’encourage ! CBB

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