Memento IV
Morituri Morituri Morituri
J’avais oublié la mort
tu me rappelles qu’elle vient de toute part
elle nous prend par surprise
toi et moi
elle a des résurgences de tubercule
en nous
la mort est un rhizome
noué à nos corps par mille radicelles
elle a des yeux à la surface de sa peau
et nous observe par notre propre corps
Moriturisont ceux qui flanchent
Je me souviens
je te serre dans ma main et renonce au couteau
au creux de ma paume,
contre la mort
tu deviens une arme par destination
comme toute caresse.
Née en 1974 à Aix-en-Provence, Cathy Jurado a vécu au Maroc entre 2008 et 2012. Agrégée de lettres et animatrice d’ateliers d'écriture, elle vit aujourd’hui à Besançon. Sa poésie prend racine dans le lien avec l’enfance et la douleur, dans un rapport intime avec la peinture et la photographie. Mais la littérature est pour elle, par nature, éminemment politique. Elle souhaite faire de la poésie une arme par destination… qu’il s’agisse de réhabiliter les voix des marginaux et des fous (Nous tous sommes innocents, roman sur l’art brut), d’évoquer la question douloureuse des réfugiés (recueil Odyssée, à paraître aux éditions Musimot en 2020) ou du mouvement des Gilets jaunes (« Le poète est un boxeur gitan », dans Gilets Jaunes : jacquerie ou révolution ?, Collectif au Temps des cerises, septembre 2019). Son blog : https://vies-de-reina-nackt.webnode.fr. Présente dans les n° 50, 51, 52 et 53 de Lichen.
Un fulgurant poème sur la mort où tout est dit sur cette insolite présence qui nous habite.
RépondreSupprimerLa mort, ce tabou, qui en parle aujourd'hui ? Très beau et très fort; me fait me souvenir de la belle chanson de Catherine Lara Morituri te salutant
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=PNdiyixP73k