par Sylvie Neveu
Le flou de la marche. Image prise dans le geste de mes pas. Le camaïeu est minéral. Seuls quelques brins d'herbe sertissent et le mur et le sol, furtifs. La vue est volontairement brouillée comme frottée par un chiffon optique. Pour un peu, on pourrait trébucher sur un obstacle imaginaire. Rien ne semble réel. Il suffirait de stopper le mouvement pour que l'espace recouvre son aspect habituel. Demain, je tenterai l’immobilité près du mur qui a l'odeur du soir.
Sylvie Neveu a dû naître dans un encrier : elle ne voit pas d’autres explications à la plume qui ne se détache jamais du bout des doigts de sa main droite. L’encre et son regard ont la même couleur. Les mots sont ses chandails et ses bols de soupe, ses bulles de savon et ses gouttes de sueur. Elle écrit des textes microscopiques, des nouvelles et des fééries poétiques. C'est elle qui est à l'origine de la rubrique « le Hangar des mots moches » dans Lichen, où, jusqu'au n° 42, elle signait Sylvie Franceus (voir à ce nom dans l'index des auteurs). Présente dans les n° 43 et 44 de Lichen.
Image et texte, très beaux *******
RépondreSupprimerTes mots aussi sont de libres bouquets de pixels, et le regard les cueille au fil de la promenade.
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