Par Erell Lenoac’h
Quelque chose noir
Noire l’obscurité
Je ne veux pas
Noire la chambre
Je ne veux pas
Noir le lit
Je ne veux pas
Son corps sur moi
Je ne veux pas
Son souffle rauque
Je ne veux pas
Dans mon cœur, je hurle
dans ma gorge, un filet
la douleur, fulgurante
mon corps se tend
le cri monte
sa main sur ma bouche
je ne suis pas, je ne suis plus
juste douleur
il bouge
dedans de moi, ça bouge
il fait sa chose
je suis sa chose
il me bouge
il me bouge dedans
je suis sa chose
je suis là/pas là
il fait sa chose
je suis sa chose
calme plat, il se lève, ouvre la porte
odeur étrange dans la chambre noire
première fois
déchirée, jetée
quelque chose noir
Silence !
Silence !
Ferme-la ta bouche qui gémit !
Ferme-la ta gueule qui dit non !
je suis le roi du monde
et j’effracte ta bouche
l’origine du monde
où je me sens puissant
je la lacère
je la diffracte
je la dilate
tu n’es qu’une pauvre pièce
de chair que je dilate
je te coupe en morceaux
et je te jette, à la poubelle
Née en 1970, en Normandie, de parents bretons, elle vit aux abords de Paris, où elle s'efforce de prendre soin des âmes blessées. L'écriture est venue comme une nécessité vitale il y a douze ans, à un tournant de son existence. Son premier recueil, Nos accords denses, a été publié en 2021 aux éditions Maison Les Minime's. Son second recueil est encore inédit. Présente dans les numéros 77 et 78 de Lichen.
Intense ce dialogue, femelle au début, male à la fin. Puissant+ merci
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