Septième jour
Ciel d’une pureté totale comme si
Notre drastique ralentissement
Laissait à la bise le balai
Pour chasser nos miasmes enfumés
Plus de bruits, plus de cris, seulement
Les jacasseries et les trilles
De la strate ailée de ce monde
Depuis cinq jours c’est le printemps
Mais que ressentir du printemps
Depuis le fonds de la tanière
Sinon la toile d’un fond de scène
Ni effluve, ni douceur, si peu
De verdeur, le trouble nous tient
Et dans ce fond de l’air qui pince
Je pressens la dureté glacée
Des aubes de la semaine sainte
Nous entrons dans le temps du doute
Pourquoi se terrer confinés
Pourquoi ne pas s’étiqueter
Négatifs positifs ou morts
Et pendant ce temps certains misent
Sur la guerre le chambardement
Dans l’espoir des grands nettoyages
Des affaires ou des temps nouveaux
On retient ses pas on respire
On offre à la Terre un répit
Les canards leur portée en file
Ont tout leur temps sur la chaussée
Mais pour remplir nos escarcelles
Qui nous donnera les ressources
Que bâtir dans la vacuité
Qui malgré nous est imposée
Inactifs dans la parenthèse
Éveillée d’une fausse vie
Comme la Belle au bois endormie
Bercés par le ressac des jours
Qu'attendons-nous sinon le Prince
Au mieux nous aurons Machiavel
24 mars 2020
Le demi-siècle écoulé avait un an quand Bruno Bartholomé, alias BMB vit le jour dans un foyer tapissé de livres. Il a fait éditer en 2016, à compte d’auteur, un premier recueil de poèmes illustré de photographies originales, L’habit troué de rêves. L'un des poèmes de son second recueil, Des mots sillons, a été publié dans la revue Décharge. Présent dans les n° 39, 40, 41, 44, 45, 46 de Lichen.
Merci pour ce texte très fluide à la lecture, j'aime beaucoup la fin abrupte
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