Le hangar des mots moches



Le « hangar » : « une sorte de grosse benne à mots. Et dedans, on pourrait ranger les mots qu'on n'aime pas », selon les termes de son inventeuse, Sylvie Franceus.

Laurent Thines, médecin et poète (ou poète et médecin ?), nous adresse ce poème (extrait de son recueil La Garde de Nuit) spécialement dédicacé au hangar aux mots moches :

« Épreintes et ténesme

Vaseline.
Toucher rectal.
Fécalome.
Étreintes et ténèbres. »

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Laurent Prouff nous écrit : « Et j'en profite pour balancer cette expression moche à remiser dans le hangar qui lui échoit : Fort de café, je déteste cette expression, c'est à peine français et ça m'écorche les oreilles à chaque fois que je l'entends. »

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Anaik Simon :
« Territoire qui actuellement qualifie toute géographie. Il y a de si beaux mots pour évoquer une terre ou un horizon. Hamburger : trop gros, trop gras, trop mondialisé et ça se mange dans une ambiance faussement gaie. »


Sylvie Franceus :
« — Écharde, parce que tu te dis que tu vas marcher dans l'herbe, pieds nus, en mode préhistorique alors tu marches, ça pique un peu, juste un peu puis le soir, tu sens une petite douleur, une sorte de gêne envahissante alors tu te contorsionnes comme tu peux et là, tu comprends : quatre échardes en rafales bien fichées dans le doux de ta peau. Demain, tu remettras tes espadrilles.
— Rustine, parce que c'est un pansement sur une jambe de laine et dessous, c'est le désastre mais pas pour tout de suite.
— Absolument, parce que ce sont les gens qui n'ont à dire qui prennent des grands airs quand tu as fini de parler et avec "absolument" ils se croient engagés dans une posture approuvée. Erreur...
— Carrément, version plus décontractée de l' "absolument" mais tout aussi vide de tout.

3 commentaires:

  1. que de bons moments avec vous tous !
    aujourd'hui la palme à "Hamburger : trop gros, trop gras, trop mondialisé et ça se mange dans une ambiance faussement gaie. » SUPER

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  2. Je n'aime pas le mot " étroit ", qui restreint et limite, tels les "trois étroits" des Invisibles d'Emmanuel Baudry...

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  3. Merci à Sylvie Franceus (fou rire seul dans mon lit)…J’adore cet humour décapant et gratuitement de mauvaise humeur !!!

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