Les
textes obtenus avec les mots donnés
Pour
ce n° 44 de Lichen,
49 mots (ou expressions) ont été récoltés, donnés par 19
lectrices et lecteurs, et 7 contributions sont venues rejoindre la
mienne, toutes rendues très acrobatiques par la quasi absence de
verbes (mais c'est ainsi : les mots que j'envoie aux volontaires
sont ceux que j'ai reçus...). G.de P.
Postérieur
gélif ou
fluide glacial
Dans
les calagineuses
fumées de l'ostensoir, forme délicatement
chrétienne de
l'attrape-rêve comme
du calumet,
le
chétif
bénévole parcourait
avec peine les portées de l'antiphonaire,
l'air absent,
égaré,
en psalmodiant des anapestes,
pendant
qu'un
malabar agitait
tendrement
un phylactère
en
fredonnant le déchant.
Il remuait des hanches
et
des
gambettes comme
un lémure,
papillotant des yeux, en manque d'opsines
sur
un pavement de zelliges.
Sur cette
plage,
dans le
crépuscule,
sur
ce
kiosque peu
éclairé,
la
scène pouvait faire
illusion.
Les
épanalepses
et hypozeuxes
du lecteur
auraient pu nous conduire à la jouissance,
voire
à l'épectase.
Malencontreusement
le saltimbanque
ne
s'était pas contenté de vermicelle
au
repas.
Il
avait dévoré des cornilles
dont on connaît l'effet dépuratif,
surtout
nappées de gelée de griottes.
Il se crispa soudain, comme poignardé,
et quitta hâtivement
la
scène laissant ses compagnons dans l'incrédulité.
Il
suintait
du bas du dos de jolies perles de shampoing.
Il
abandonna quelques lesses*
polymorphes
au
profit d'un
tas de
sciure bien
venu et d'un couple de
pluviers
affamés et compatissants. Hé ! Sac-à-puces,
la prochaine fois, tu te colleras un cathéter
dans
le fignedé, ça nous permettra de finir l'oraison des
hauturiers.
*
Lesses, laisses ou laissées : déjections des animaux,
particulièrement du sanglier.
(Éric
Cuissard)
Bénévole
turbulence
d'un gélive
déchant
Éclairés
par le
crépuscule,
les
zelliges polymorphes
du kiosque
montrent cette qualité d'opsine
si particulière, les sciures
au sol ne déparent pas le décor et le regard s'attarde sur les
attrape-rêves
voletant à la brise.
On
ne pourrait imaginer ici aucun saltimbanque
à belles gambettes
ni aucun malabar
aux hanches
larges fumant tendrement
le
calumet, cherchant
un quelconque profit
suintant
d'un commerce de
vermicelle,
de
griottes
ou de cornille,
voire
de lémure.
Un
voyageur chétif,
échoué d'une barque hauturière,
ne saurait ici
poignarder
le pluvier
qui pourtant lui permettrait de résister dans la durée
à sa condition de naufragé au sang calagineux
depuis la naissance, à cause d'un cathéter
défectueux.
Car
il te faut imaginer, lecteur,
des
voix
s'élevant dans cet environnement paisible, illusions
inattendues,
hâtivement dépuratives,
presque absentes,
des
voix faisant si délicatement
revivre un antique antiphonaire.
Et rêver à loisir de plages
musicales offertes sur la partition d'un phylactère.
(Annabelle
Gral)
Noël
saltimbanque,
l’attrape-rêves
des
crépuscules,
incrédulité,
sous l’œil
des pluviers
dorés,
et des sacs
à puce,
et la
durée
de toutes ces voix proches du sacré, du déchant, rien d’une
illusion
absente,
peut-être un plylactère,
si proche de l’opsine,
des couleurs pourpres, voire
presque griottes,
comme certains
zelliges,
Noël comme l’hypozeuxe,
en successions
de
style, anapeste
chanté, je l’ai ressenti, ô ! combien ressenti,
l’épanaleste,
à travers ce vieil antiphonaire,
au pupitre de Noël, des turbulences,
sous des gambettes
chétives,
hanches
tendrement chaloupées, ces plages
de notes égarées
délicatement
sous la nef, ce chef de chœur
malabar
bénévole, hauturier,
pas un vermicelle polymorphe,
ni dépuratif,
Noël du monde,
Cornille,
ce nom calagineux,
pardon au lecteur, Noël gélif,
on
le voudrait de calumet,
sans
profits,
avec des sciures
chaudes
de passion, rassurantes, et non des volutes de lémure,
revenant poignarder
la
magie de Noël, les enfants frais de shampoing au tilleul, hâtivement
heureux de chanter, se souvenant d’un concert en kiosque,
somptueux qui approchait d’une idée de Dieu, épectase
suintant
au catéther
de
la mort, Noël, enfin, oubliant le ciel, Noël d’un enfant, sous un
chœur
de chorale.
(Sophie
Marie Van der Pas)
La
bénévole
et son faux absent
Alors,
tout égarée,
que ne lui suintait-elle pas :
malabar
polymorphe,
mon pluvier
attrape-rêves,
calumet
à shampooing,
sac-à-puces
de mes hanches,
profit
du crépuscule,
ô toi le saltimbanque
à
gambettes
chétives,
turbulence
hauturière,
cathéter
dépuratif,
phylactère
à déchants,
antiphonaire
d’anapestes,
kiosque
de mes griottes,
zellige
façon cornille,
voire
vermicelle
ou mignon
lémure...
Et lui, lecteur
de sa voix
caligineuse,
de ses grands yeux d’opsine
il la regardait moins hâtivement,
de
plus en plus tendrement
par-delà hypozeuxes
ou épanalepses
– la poignardant
tout délicatement
sur
la
plage
de leur incrédulité,
en vue déjà de l’épectase
gélive
de l’amour.
(Clément
G . Second)
La
petite vadrouille
Cathéter
dans un kiosque
hâtivement chétif
Griotte
goût malabar
égarée
dans le calumet
Vermicelle
bénévole
et sac-à-puces
Sciures
et gambettes
sans voix
sans lecteur
Lémure
hauturier
et une hanche
absente
Opsine
polymorphe voire dépurative
telle turbulence
de
cornille
Phylactère
et
zellige
en illusion
pour l’antiphonaire
calagineux
Hyponeuze
tendrement gélive
puis épanalepse
du
saltimbanque
Incrédulité
sans
shampooing
mode déchant
Plage
à poignarder
comme
anapeste
pour épectase
Crépuscule
en attrape-rêves
sur le pluvier
prêt à suinter
sans profit
Délicatement,
une durée.
(Sylvie
Neveu)
Décidément,
non ! Je renonce !
Quel
lémure,
quel malabar
malveillant a accumulé ici : épanalepse,
phylactère,
hypozeuxe,
anapeste,
épectase,
caligineux
(voire
calagineux
par malignité). Passe encore pour cathéter,
hanche,
chétif
et dépurative,
opsine
même qui permettraient d’ouvrir délicatement
un sujet médical ; mais n’importe quel bénévole
bien intentionné se sent poignardé
par cette liste polymorphe.
Et le pauvre lecteur,
hâtivement
égaré
au kiosque
du saltimbanque
attrape-rêves
ne verra suinter
que vermicelle
dans la sciure.
Adieu les ronds de gambettes,
adieu les voix
charmantes de l’antiphonaire,
la bible neumatique –
selon
Huysmans –,
l’incrédulité
m’a gagnée, absente
serai-je au profit
du pluvier.
(Annie
Hupé)
Á
l’absente
du kiosque
Ce
n’est pas un lémure
saltimbanque
de malabar
polymorphe
déclamant anapeste
en épanalepse
au crépuscule, voix
pour antiphonaire
calagineux,
qui poignarde
le lecteur
chétif.
C’est un
pluvier
et son sac-à-puces
dont les gambettes
égarées
sur les sciures
et le
zellige
suintent
depuis
la hanche.
Voire !
Illusion !
Attrape-rêves !
Tel un vermicelle
dans le plat de
cornille !
L’opsine
dépurative,
délicatement
gélive,
du shampooing
à la griotte
rend l’utilisation dans la durée
du cathéter
sans
profit.
Et la vision du calumet
au côté du phylactère,
sur la turbulence
d’un déchant,
conduirait à l’épectase.
Hâtivement,
forcément ! Nul besoin d’hypozeuxe,
pour effacer l’incrédulité.
Rendez-vous à la plage
où le bénévole
fixera tendrement
le bateau hauturier.
(Anaïk
Simon)
Voix
bénévole
Absent
de l'anapeste,
cet antiphonaire
attrape-rêves
me semblait fort calagineux,
tel un calumet
chétif
emmanché d'un cathéter
sous une cornille
au crépuscule
dans le déchant
d'une durée
délicatement
dépurative égarée
dans une épanalepse
en pleine épectase,
ses
belles gambettes gélives
telles des griottes
hâtivement
repliées sous la hanche
d'un hauturier...
Mais cet(te)
hypozeuxe
n'est qu'une illusion,
que l'incrédulité
d'un lecteur
de kiosque
transformera en lémure
des îles Malabar,
sans opsine,
ni phylactère,
échoué sur une plage,
à côté d'un pluvier
poignardé
par profit
polymorphe,
sorte de sac-à-puces
saltimbanque
rempli de sciure
et suintant
tendrement
de shampooing,
de vermicelle,
voire
de zellige.
(G.
de P.)
C'était coton ! mais bien plaisant de parvenir chacun à sa manière à en tisser...
RépondreSupprimerBonjour, j'ai découvert votre revue le mois dernier et j'ai été séduit par le don de mots. Comme j'avais emprunté l'inukshuk dans la grange, et en attendant de vous le rendre avec la prose à la valeur ajoutée, j'ai donné peut-être précipitamment une partie de ce que j'avais sous la main. Oui, mille excuses, c'est moi qui vous ai donné des hypozeuxes, l'épanalepse, l'anapeste et quelques autres à retordre, mais vous êtes sortis compendieusement de cette épreuve caligineuse . J'en serai quitte pour passer pour un lémure ou un malabar, c'est assez exitoque et ça me convient. Je suis également content de voir que vous avez pu revêtir des atours du 21ème siècle les antiphonaires et les épectases.
RépondreSupprimer(p.s) C est la première fois que je publie un commentaire sur ce site et je n'ai nulle envie de créer un compte gafa, ce qui expliquera pourquoi j'aurai le statut d'anonyme. Bien à vous Mr Dessaint