Trois poèmes d’amour désespéré
Ils marchaient tous les trois
les fils aussi gris que le père
Côte à côte ils marchaient
vers des jours sombres
Un même vent
baignait leurs têtes nues
°
Tout ce paquet de temps
à la force de l’œil
Par le pré déjà gris, je m’éloigne
des cadavres qui roulent
Vers une aube improbable
gardée par une tour
°
Il m’est de plus en plus impossible de vivre
disent les oiseaux
et moi qui leur réponds
Un chien aboie
dans le brouhaha des voitures
Autrefois l’air était pur
et les oiseaux chantaient
Né en 1973, Yves Arauxo vit à Namur, en Belgique, où il a longtemps été bouquiniste et libraire. Il fait partie de cette minorité de personnes qui n'aiment pas parler d'elles. Par ailleurs, il a pris trop de leçons de lucidité chez des auteurs comme Kafka ou Beckett pour tomber dans le piège qui se dresse devant chacun, en particulier vers le milieu du chemin de la vie, et qui consiste à croire en la réalité de ce qu'il est apparemment devenu. La revue belge Traverséesa publié quelques-uns de ses poèmes issus d'un ouvrage intitulé Tout finira par commencer. C'est sa première apparition dans Lichen.
Ma préférence va à vos textes dans ce numéro.
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimer