Rime à rien
La moitié d’un vide,
une vie dénoyautée.
la césure d’un corps
heureux et tortueux
brise la pudeur dans
une torpeur glacée
où les veines
s’épanchent dans le sang
tout blanc
aux bras sans décence
qui s’échappent
du corps
les vives
embrassades
veines en cascade
virent
en vœux et vêlent d’un veule vidé
la moitié du vide
d’un désert d’espérance
dans sa brisure de
misère
et la naissance
d’un mystère comme
ornière de roues crantées
verrou crotté du
ministère de la peur
devant le sacre des
faisans devient
si vaste
qu’on peut voir
les dents du sourire
démembré
et la chair arrachée
d’une vie
sans repère
Né en 1982, Benjamin Milazzo
dirige le pôle animation, culture et communication d'une ville de Moselle, à
proximité des frontières avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne. Il
s'attache à créer des ponts entre différentes disciplines artistiques, en
fervent entremetteur culturel. Il travaille actuellement sur un recueil de
sonnets qui interroge, au-delà de tout académisme, la créativité et la libre
résonance contemporaine de la poésie. C'est sa première apparition dans Lichen.
Qu’il est claquant ce poème à l’oreille. Que son velour se rapproche de l’épine plutôt que de la rose. La souffrance et l’abandon trouvent écho en ce vide. Merci de cette écriture. En espérant en lire encore.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire si touchant !
SupprimerJe vous remercie infiniment de ce partage où l'essence infime de la vie s'impose dans sa nature et de façon très picturale et sonore.
RépondreSupprimerJe suis très enthousiasmée par votre originalité et l'unicité de chaque mot.
Merci beaucoup pour votre lecture ! Je suis touché.
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