La vie en j’ose : le sourire
D’abord une infime, une légère, une infinie grimace
Plisse la bouche / Étale-la telle la confiture
Comme un grincement de porte qui déchire le voile
Etale le long de toute la surface des lèvres
Puis, mécanique et technique, remonte
Remonte dans un mouvement net les commissures
Montre tes dents
Enfin, ainsi clown grimaçant, détends le menton
N’en fais pas trop sinon tu es laid
Car oui, tout est dans ce trio
Léger et brusque concomitamment
Obscur puis clair
D’une évidente clarté
Tu souris !
Bénédicte Bonnet est encore très amatrice en poésie mais très attirée par cette forme courte et condensée, brute et ramassée. Elle aime le baroque, ce qui bouleverse et ce qui tourmente. Elle est cette pierre très irrégulière qui ne demande pas à être taillée mais qui picote sans cesse. Ce texte est extrait du recueil Vanités (inédit). Présente dans les n° 28, 29 et 31 de Lichen.
J'aime beaucoup cette description mécanique de ce qui vient communément par réflexe ...
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