Béatrice Pailler




Jaune


orphique





Sur le sombre : l’or


Sur la nuit : les mots.


Aux ténèbres, il va.





De l’éther aux abîmes


le chant pour guide


il passe le seuil.





Chute au puits du miroir


chute aux voies souterraines


vœu du retour


seule la Mort.





Eau du miroir


seuil pour elle


qui dans nos corps


prend place.





Vœu du poème


paroles vives


vers l’étoile, il va.





Lumière


le sang du poète.











Rémoise, Béatrice Pailler a exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Elle se consacre maintenant uniquement à l’écriture en alternant prose et poésie. En 2015, la Société des poètes français récompense du prix « Jean Giono » (prix du manuscrit de prose poétique) son recueil L’heure métisse. Elle a publié à ce jour cinq recueils (le dernier, Sacre, en mai 2019 aux éditions Racine & Icare) et participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Levure Littéraire, Le Capital des Mots, Les Amis de L’Ardenne, À l’index et Arpa. Présente dans les n° 29, 31, 33, 34, 35, 37, 39, 40, 42 et 44 de Lichen.

1 commentaire:

  1. Quelle douceur,
    Belle légèreté.
    Ce poème m'a littéralement transporté, il qui m'a plongée à la fois dans une nuance de noirceur mais aussi dans un brin d'étincelle au loin, ce qui le rend pour moi si singulier dans sa lecture et si touchant dans sa forme.

    "le sang du poète" telle est cette douce abîme traversant le porteur de la plume.

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