Une forêt têtue d’arbres courts s’enracine, vivace. Une lumière de voûte, plus ombre que vive, y repose et le jour sème le soir. La ramée s’enchevêtre pareille au tête-à-tête des cerfs.
Nulle cicatrice, nulle clairière, seule la haie des troncs borne l’œil. Ni sente ni layon, seule la passée des bêtes guide le pas. Pas une faille, pas une déchirure, à chaque coupe un repoussisdru comble la brèche. Présence têtue, l’arbre est de ciel et de terre. Forte est la vie qui parle en lui.
Regain de présence, l’homme entre ciel et terre. Fragile est la chair qui parle en nous.
Rémoise, Béatrice Pailler a exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Elle se consacre maintenant uniquement à l’écriture en alternant prose et poésie. En 2015, la Société des poètes français récompense du prix « Jean Giono » (prix du manuscrit de prose poétique) son recueil L’heure métisse. Elle a publié à ce jour cinq recueils (le dernier, Sacre, en mai 2019 aux éditions Racine & Icare) et participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Levure Littéraire, Le Capital des Mots, Les Amis de L’Ardenne, À l’index et Arpa. Ce texte est extrait du recueil inédit Au miroir de l’Arbre. Présente dans les n° 29, 31, 33, 34, 35, 37, 39 et 40 de Lichen.
Le ciel et la terre ont fait l'homme de chair qui respire en forêt.
RépondreSupprimerIl y a bien un lien entre l'homme et l'arbre.
J'aime cette poésie de pleine nature.