Dans une poignée de terre, tous les chemins. Dans une poignée de sable toutes les plages. Une feuille pour forêt, une pierre pour montagne. Derrière la vitre, le ciel s’écoute couleur d’aile.
Tout est là, dans la friche du regard, l’herbe sage et le vent rouge du soir. Tout est là.
À fond de poche, la graine des mots.
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Colline : mamelon doux, chevilles griffées des ruisseaux de jadis. Colline de peines et de plaies, un sang fait source à ton pied. Levée de terre au couchant du chemin ; à gravir pour au plus près de l’infini surprendre ce qui fait sens.
L’espace épouse le regard. S’éloigne le temps compté. L’instant s’habille du rien. Commence le voyage et sur le ciel en demeure où l’oiseau trace son chant, le poème en dérive glane ses notes.
Notes intimes prises aux confins de nous-mêmes.
Rémoise, Béatrice Pailler a exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Elle se consacre maintenant uniquement à l’écriture en alternant prose et poésie. En 2015, la Société des poètes français récompense du prix « Jean Giono » (prix du manuscrit de prose poétique) son recueil L’heure métisse. Elle a publié à ce jour cinq recueils (le dernier, Sacre, en mai 2019 aux éditions Racine & Icare) et participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Levure Littéraire, Le Capital des Mots, Les Amis de L’Ardenne, À l’index et Arpa. Présente dans les n° 29, 31, 33, 34, 35, 37, 39, 40, 42, 44 et 45 de Lichen.
Après "goûte l'eau" voilà mange la terre. Gourmande la Dame!
RépondreSupprimerGourmande, sans doute, mais je vois cela plus comme une sorte de communion, alors que trop souvent nous dévorons notre monde tels des hannetons voraces.
Supprimermerci Eric et bon dimanche
J'aime votre poésie, votre manière de dire les choses quand s'éloigne le temps compté.
RépondreSupprimerMerci pour ce partage.
Merci Francis, c'est hors le temps compté, celui des horloges et des corps,que vient le poème.Il est une pause dans la frénésie du vivre pour rencontrer l'autre et la beauté du monde.
Supprimerun très bon dimanche à vous.