Barbara Le Moëne



l'hiver s’appelle araignée 
— saison de la vie intérieure — 
sur l'herbe rase pèse le ciel 
et le froid tisse sa toile 
dans un pan de la fenêtre
            que l’âme s’échappe
et par mégarde dans la toile 
tombe
prisonnière
cordons et lisières
            on aspire à une seconde vie 
            de toile          de soie 
ah ! tisser pour l'éternité 

° 

Courent dans le ciel
de grands égarés
leur toison folle 
qu'effilochent les vents

aux beaux nuages
ancrons nos âmes errantes 
ne sommes-nous pas 
hommes à leur image
            sans trêve 
            sans havre

mon âme affolée 
qu'effilochent les vents 
et la peur 
de se perdre davantage






Barbara Le Moëne a publié trois recueils de poèmes et des textes dans des revues papier ou en ligne (Traction-BrabantContre-AlléeÉcrit(s) du Nord,VersoCabaretTerre-à-cielBacchanales). Elle peint aussi. Son site : http://barbara-le-moene.wixsite.com/artiste/poesie-1. Ces poèmes sont extraits du recueil inédit Maison du vivreCe poème est extrait du recueil inédit Maison du vivrePrésente dans les n° 39, 40, 41, 42 et 45 de Lichen.

3 commentaires:

  1. Les deux premiers vers sont tellement beaux et justes qu'il faut presque un effort pour ne pas seulement les relire encore mais au contraire avancer dans la lecture du poème. Heureusement la suite vaut.

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  2. La saison du froid
    Nous à enfin saisis
    A travers les travers de son écaille
    de son cocon

    Tissons nous
    Nous aussi
    à notre tour

    Pouvons nous
    Nous tisser
    A travers cette fraîcheur
    du temps

    Se tisser
    Pour se panser
    Avec du fil invisible

    L’âme
    voit-elle se fil
    La soie est-elle
    un pansement

    Peut-on soigner
    l’âme
    avec ce pansement
    de soie
    de soi

    Combien de temps
    pouvons nous nous tisser

    Peut-être à l’infini

    Cette prison
    aspire t-elle cette infini

    Comment est-ce dans le ciel
    Peut-on courir sans apesanteur
    sans peur

    Les liens des toisons
    Sont-ils assez solides
    pour nous porter

    Porter son errance

    Combien
    sommes-nous
    a porter notre errance

    A travers le temps
    Les peurs
    Les égarements

    Porter la portée
    des nos propres portes
    de portées

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  3. Recroquevillée comme l’araignée dans son hiver étoilé ou libre comme vos grands égarés qui défient leur néant, de la poésie dans tous les espaces.

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