La rive
J’ai poli mes yeux
Aux angles ronds
Des pierres ponces
Couvert mes mains
Ma tête mon front
Du linon blanc
– Des tiens –
Tu as brisé
L’aubier de l’air
Des cailloux bleus
Sont apparus
Et tes cheveux
Et tes paupières
Et l’arceau blond
– Des bras –
Tout ce qui est
Toi
M’a paru
– Rare, inconnu –
J’ai suivi
Du bout des doigts
La dentelure
Des rives
Au bout des cils
Je t’ai vue – assise
Le silence glanait
– Tes pieds nus –
Barbara Bigot-Frieden enseigne le français après des études de Lettres Modernes. Elle publie ses textes sur son blog : https://amotsfeutres.wordpress.com, travaillant sur une écriture qu'elle souhaite éthérée, discrète, afin d'exprimer des sensations de passage, doucement mélancoliques, aussi fuyantes que les rivières. La thématique de l'Eau est en effet très importante pour elle... Son recueil Les Invoqués a récemment été publié par les éditions Maïa.Présente dans le n° 29 de Lichen.
Belle fin. je savoure :
RépondreSupprimerAu bout des cils
Je t’ai vue – assise
Le silence glanait
– Tes pieds nus –
J'aime infiniment ces brèves, presqu'incantatoires.
RépondreSupprimerTout simplement très beau *********
RépondreSupprimerC'est très beau , " l'arceau blond des bras " , cette eau qui dans sa fuite esquisse danse sur danse , ce baptème goutte à goutte , et ce sacre incertain .
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