Un tableau à Decazeville
M'en allant à Rodez
Sur les routes zigzagantes
J'ai fait une courte halte
À Decazeville la vide
Ce vide ambiant ma foi
En appela un autre
Et m’emporta tout droit
Sur un chemin de croix
Chemin de croix de choix
Là patiemment peinait
Un Christ en croix tout blanc
Avec un trou béant
Aligné parfaitement
Au beau déhanché bleu
D’une bimbo rebêcheuse
D’une bimbo repêcheuse
Par sa « propre » crédence
« Eh ! Même lorsqu'on les sauve
Elles sont fatales les pauvres ! »
S’ébaubit à genoux
Le bourreau face au clou
Et du clou le tableau
Brosse un autre bourreau
Bonnet rouge tumescent
Au marteau languissant
Le cœur libre et l’œil clos
Baignant dans d’autres échos…
Gustave Moreau : Chemin de croix (détail), Musée de Decazeville (photo : Asteln).
Né « le vingt-deux septembre, aujourd’hui, je m’en fous » et en l’an de la coquette biquette 1979, Asteln vit actuellement à Besançon. Il pérégrine dans les poétiques, affectionne les créations hybrides, est amateur de poésie chinoise et, sur un autre ton : « Rassemblons-nous dans la chênaie mixte ou la forêt de bambous […] dessinons des oreilles aux pierres et aux bouteilles […] buvons tout vers en riant et servons de canne aux mots qui titubent… » Son contact : asteln.dotrabor@gmail.com. Il est présent dans les n° 12, 13, 14 , 15, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 25, 26, 31, 37, 42, 48, 51, 52, 53 et 63 de Lichen.
Le seul chemin de croix symboliste me semble-t-il. "Le bonnet rouge et la bimbo bleue", depuis que j'ai lu votre poème, je ne vois plus que ce jeu de séduction, foin de la mise en croix ! Vous êtes un diablotin ! Continuez surtout !
RépondreSupprimerj'en demande pardon par avance à Jésus...mais porter sa croix dans les conditions suivantes, la chose paraît moins éprouvante...une bonne lecture du tableau et à votre tableau d'écriture, encore un joli texte!" Marco.
RépondreSupprimerEntre la pureté et la chair,
RépondreSupprimerEntre la sainteté et plaire.
Le vert est dans le fruit de l’éveil,
Le rouge comme feu brûlant la force,
Le bleu comme foi en son autorité.
Marteau dressé façon ithyphalle,
Tête baissée en mode « ça m’saoule ! »
Les genoux à terre ...
Pour mieux se relever ?