La couleur du milieu
À prendre les gens pour des buses
Ils deviennent de vrais rapaces
À noyer sans cesse le poisson
On gave les requins que voulez-vous...
On a bien essayé de mettre
Les ronds-points sur les « i » (i jaune)
Mais force fut d’observer
Que le caoutchouc n’est pas super doux
Bon… inutile de se renvoyer la balle
Remballons notre orgueil
Mais balançons les portefeuilles
Là où les feuilles se portent pâles
Et dans ce jaune qui jaunit
Versons les gros œufs bleus
Qui nous estampent la peau…
Pantin de Pantin
Elle voulait son petit passe-temps
Pour ses temps de pause insignifiants
Elle voulait son petit amant
Mentant pour elle habilement
Bien appris, bien apprivoisé
Fidèle au menu de ses menus tourments
Elle voulait ce petit penchant
Chancelant sur son nombril brillant
Priant qu’on navigue sur ses hanches
Telle une flûte d'Ourcq qui d'antan
Tanguait nonchalamment
Elle voulait ce petit flottement
La nuque souple, la caresse franche
À fleur d’ardeurs contenues
Au fil de prévenances soutenues
Et moi, je ne sais plus trop ce que je voulais au juste
Juste l'envie de ne pas lui dire « nan »
Né « le vingt-deux septembre, aujourd’hui, je m’en fous » et en l’an de la coquette biquette 1979, Asteln vit actuellement à Besançon. Il pérégrine dans les poétiques, affectionne les créations hybrides, est amateur de poésie chinoise et, sur un autre ton : « Rassemblons-nous dans la chênaie mixte ou la forêt de bambous […] dessinons des oreilles aux pierres et aux bouteilles […] buvons tout vers en riant et servons de canne aux mots qui titubent… » Son contact : asteln.dotrabor@gmail.com. Il est présent dans les n° 12, 13, 14 , 15, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 25, 26, 31, 37, 42, 48, 51, 52 et 53 de Lichen.
Une dénonciation des violences faites aux manifestants, c'est fait avec habileté et humour.
RépondreSupprimerLe pantin de pantin a de belles sonorités et c'est drôle comme j'aime, merci pour ce partage.
Je suis d'accord avec Francis ! Eh bien au moins quelqu'un qui se soucie des manifestants entre les requins et les rapaces ça passe ou ça trépasse c'est certain ! "i jaune" vous avez détourné Rimbaud ? "dans la colère ou les ivresses penitentes..." c'est chouette ! Merci pour ce texte !"
RépondreSupprimerAh,les petits passe-temps, voilà qui contraste avec le poème précédent ! Une toute autre fièvre... Je vois bien le bellâtre, genoux à terre dans les pâquerettes mitraillant ses baissers brûlants... il ne faut jamais dire "nan"... ;)
RépondreSupprimerPantin de patin ! Le titre est merveilleux !
RépondreSupprimer« Bien appris, bien apprivoisé », c’est du génie !
Toujours musical et subtile, toujours frais et habile.
Asteln à la plume rieuse !