Arthur Fousse


Pneumothorax (1)

plus un bruit maintenant.
une vieille mécanique travaille, 
les rotules d’un vieux serment 
remboîtent de vieilles rêveries.
et autrefois, 
j’errais d’asile en asile, 
et je voyais ces hommes
qui ne savaient qu’hurler 
pour énoncer
ce dont la mort ne pouvait
mourir.
maintenant,
je regarde ces murs.
ils étaient blancs,
là-bas,
ils étaient blancs
et sales.
ils étaient un espace
plus immense
que le temps, 
un espace que la vie
ne pouvait vaincre
ni même remplir.
je faisais tenir 
des ombres sur 
les cales de mes doigts.
je les faisais taire.



(la seconde partie de ce poème sera publiée dans le numéro suivant)






Malade incurable depuis plus de 8 ans d’une maladie de l’esprit, Arthur Foussetraîne d’hôpital en hôpital. Reste bloqué entre les murs. A publié quelques livres. A travaillé à des étages d’hôtels et dans les souterrains des fast-foods. Erre dans les hôpitaux de jour. A fait une classe préparatoire. Études de philosophie. Ne sait pas qui il est. C'est sa première apparition dans Lichen.

1 commentaire:

  1. que c'est beau, comme une ombre dans la nuit, comme une étincelle en pleine lumière... nul ne la voit, et pourtant, elle est bien là

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