L’âge
mûr
Le
lac
Il
chante au milieu du béton cramé
J’aimerais
y jeter mon mégot
Mon
âme pleine
Réduire
la densité de pourriture stagnante
Je
pourrais laisser couler mon amour dans les trente centimètres d’eau
croupie
Détour
Je
ne vois plus les morts dans leur tombe
Je
n’écris plus que les trains vides
Le
métal qui chauffe au soleil
Les
vieilles pierres qui n’ont pas d’âme
Le
mouvement las des bus le jour
La
mort de l’eau peut-être
Je
ne t’écris plus
Criez,
Que
je devienne aveugle
Armel
Breus est
étudiant en « prépa BL » (hypokhâgne « lettres et sciences
sociales ») à Dijon. Il dit avoir commencé à écrire de manière
assez instinctive, comme pour jeter des émotions trop puissantes
pour lui sur le papier et l'aider à les traverser. C'est sa première
apparition dans Lichen.
Ce poème me parle, il m'a touchée, en profondeur et plus loin encore je crois.
RépondreSupprimer"Ce cri" m'ébranle tellement.
Ce choix des mots: "cramé", "pourriture stagnante", "croupir", "aveugle", sont d'une telle puissance, ses mots qui révèlent au grand jour le réel visage de nos maux intérieur, rendant muet les abîmes, si délicate et semblant être incomprise ou transparente aux yeux de tous.
Je suis estomaqué et impressionné face à de de telles représentations.un seule mot me vient "c'est magnifique".
Bonjour, veuillez m'excuser de ma réponse si tardive. Votre commentaire m'a tellement touché que je n'arrivais pas à trouver les mots pour l'exprimer dans un espace comme celui-ci. J'ai toujours écrit seul et je commence à faire lire mes poèmes seulement maintenant. L'idée que l'un de mes poèmes puisse ébranler un lecteur m'affecte énormément et m'aide à croire en ce que j'écris. Merci beaucoup.
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