Armand Ségura


Arcanes

Astres de l'amour qui rêvez subrepticement
d'une mort clémente,
qui servez les confins sereins du jour,
qui extirpez les maux noirs de la peine :
faites chavirer son regard électrisé,
invoquez le père des dieux confidentiellement,
soufflez l'empire de son charme sublime
et croisez sa joie depuis vos nuages froids !
Comme une libellule en détresse cherche sa fleur
près d'un caillou du torrent,
votre ombre découplée file
sur le nuancier des reflets
tombé en mer comme une amphore.
Ni les nuages noirs aux si longues averses,
ni l'effroi des tourments ne dégraderont
votre gaieté en mornes controverses.
Rien que votre regard vif dans le trajet de l'âme, 
infini azur dans votre cœur franc de femme ! 
citadelles ou vous arborez le fou-rire !
Des pommettes d'un jouet humanoïde, 
une bouche d'Apache hurle
d'un baiser suave qu'un rayon gracieux 
induit sur le balcon de mes pensées.
La déraison de nos extras accorde la note,
et rythme votre rocking-chair aux élans bercés.
Ma voix suinte sur le sable épandu
jusqu'aux ébats de la mer rêvassante,
éparpillée sur nos corps choyés,
étoffés de lumière jaillie du puits céleste, 
clair-obscur des nuages aux si longues averses.







Habité et exalté par la poésie, Armand Ségura publié au fil des ans quatre recueils en autoédition et nombre de ses textes ont paru dans les revues TriagesVoix d'encre, Poésie première, Festival permanent des mots, Incertain regard, Nouveaux délits, Verso, Diérèse, Traction-Brabant, Vericuetos, Revista Azahar, Poetas Andaluces, Periodico de poesia, Comme en Poésie... Dans son kaléidoscope poétique, il essaie de devenir un observateur lucide de son temps, où l'allégorie, l'imaginaire et l'authenticité se côtoient providentiellement. C'est sa première apparition dans Lichen.

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