Habillés d'une élégance noire,
Les mines graves et éternelles,
Les gens ne sont jamais plus beaux qu'aux enterrements.
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Cruciformes
Cruciformes
Avec seulement une lettre de différence, la vis est à l'image de la vie. Elle a un début, une fin, et avance progressivement, en tournant sur elle-même, en se répétant sans pour autant se répéter car elle aura toujours avancé, mal ou bien, peu importe, elle avancera.
La vis a ceci de génial qu'elle rouille avec l'âge. La vie a ceci de formidable qu'elle s'effrite avec le temps. Pourtant toutes deux déplorent s'abîmer. Alors elles se dépêchent d'avancer pour ne pas avoir le temps d'être défigurées. Alors elles se dépêchent d'arriver pour ne pas avoir la tête toute rongée. Car, que l'on soit enterré ou emmuré, le problème est le même : comment continuer à avancer si l'on a plus rien à faire tourner ?
Autant intéressé par le cinéma que par l’écriture, Antoine Janot réalise des documentaires et des films de fiction. Il a publié un roman, Le croque-neige (L’Harmattan), et un recueil de nouvelles et de poésies, Histoires courtes (Les Impliqués éditeur, 2018), dont ces deux textes sont tirés. Présent dans les n° 28, 30 et 31 de Lichen.
Bravo Antoine pour votre très beau, très juste et amusant parallèle entre la vie et la vis !
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