Anne-Marie Suire



Ce que tu dis là Poème

Ce que tu dis là
pourquoi le dis-tu
tant tu ne sais
ce que ça dit
de dire
P o è m e
Toi qui te veux
cathédrale en dentelles de mots
un index pointé vers le ciel
un pas de deux pour une éternité
Tu protestes ? ! ... 
Tu te fiches des Appalaches
du grand panache du désert blanc
et de l’en-phrase
pour un oui pour un non
tu rases les mur/murs
tu t’agenouilles devant quelques mots
à embistouiller l’énigme
saisir le mystère dans la poêle à f.rire
surprendre l’imprévu 
Tu te réserves d’exhaler l’exquis
d’exulter d’extase
tu plaides innocent l’ignorance
qui perd son latin
la virgule oubliée sur le tarmac d’un vol sans retour
tu pèses d’amour la plume au vent
saisis l’effluve d’une illusion
te prends les pieds dans la nacelle
d’un silence suspendu aux blancs
entre les lignes
Et toujours tu veux arrimer
la rumeur du sang conjurer
le malheur d’être
 seul              sans voix     

Mais déjà le pain est levé
le matin on rêve la lumière
l’herbe est échevelée.




Anne-Marie Suire, qui écrit depuis longtemps de la poésie, a publié le recueil Quêteurs d'Aurore (éditions de l'Encrier), le livre pour les enfants Les ailes de l'escargot (le Cénacle Douyaeul), l'essai de poésie Présence de la nuit, une lecture de l'œuvre poétique d'Angèle Vannier (éditions Clapas) ; ainsi que des textes dans les revues : Cahiers FroissartL'EncrierSouffles, et régulièrement dans la revue Filigranes. C'est sa première apparition dans Lichen.

2 commentaires:

  1. Bon c'est vrai et pardonnez-moi, ces mots viennent tard ; il fallait, je pense, que votre poème infuse, pour diffuser cette saveur que je ressens à le relire. Il est de bien belle venue dans ses parties comme dans son tout, dans tout son souffle... Sa fin mystérieuse m'emporte... Merci à vous, merci !

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  2. Très agréable à lire, j'aime beaucoup.

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