La belle verte
à Coline Serreau
explications aventurées sur printemps dernier-né : du cinéma
esquissé, du réel exaltant/exalté,
pluie de mai sur arche de roses, pétales éclatés et permis sur
le jardin plus vert que nos consciences éparses – l’utopie de Coline Serreau
gifle le monde en toute indifférence – l’herbe
n’est que l’image dévoyée d’une tendresse possible et
les arbres ont des mots d’arbres, effeuillés et extravagants –
menthe contre sauge, vert tilleul versus vert amande au bout de ce qu’il reste
de terre, au jardin d’où de toute éternité nous
sommes chassés tels des malpropres – les coupes de chênes
arasent la colline tandis que l’olivier
offre la résistance antique de la Méditerranée reine et
franchit des silences et des siècles –
La belle verte n’est qu’une comédie facile, de celles
que le public boude, et redécouvre plus tard quand l’apocalypse
moderne réunit les mondes face aux puys volcaniques en habits d’autrefois, mais
le jardin n’est pas un fable, il se déploie
dans le réel menthe ou amande, il ouvre
l’espace d’un flux de feuilles et d’eaux, il arpente
l’inconscience des arbres et dans le film on a jeté les objets
du consumérisme à la rue, Paris est
un périphérique gris et on a jugé les industriels
pour génocide, on a déparlé les sixties et déconstruit
le mythe capitaliste des adultes effrayants, « chaos pré-renaissance »
sur « concert de silence » – alors l’avant-monde s’installe
les utopies sont l’avenir sursignifié des femmes exigeantes
et du cinéma surgissent les acrobates-danseurs verdoyants des collines, dans
un panoramique encerclant chancelant, travelling ondoyant
sur la planète verte et franche – ère pré/post-industrielle, cornes
d’abondance de grappes et pommes, effort du jardin-monde à naître, encore.
Anne Barbusse a publié des textes dans les revues Arpa, Le capital des mots, Sitaudis, Comme en poésie, Terre à ciel, Cabaret, Recours au poème, Traction-Brabant et Nouveaux délits. C'est sa première apparition dans Lichen.
Belle ébullition poético-écologique contre le vampirisme consumériste!
RépondreSupprimerUne très belle lecture pour un cinéma qui veut toujours tendre à la sincérité. Un avant goût de printemps. Sylvie
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