Alexandre Poncin

 

Plaquette infime extraite d’un projet d’écriture en cours (provisoirement intitulé Poèmes Crus), 

sorte recueil d’impressions, de listes-répertoires, et autres fantaisies mineures en vers 

ou en prose librement inspirés de Li-Yi Chan, Sei Shonagon et Marguerite Duras. 

Poignantes futilités. La grande vie. L’instant réclama, je transcrivis. 

 

Trois rêvées de soleil pansu 

 

1.

J’ai mangé trente-cinq cerises

et j’ai planté trente-cinq cerisiers

pour le fruit d’un poème

allant pieds nus 

les mains toutes tachées après la besogne

 

sous ce soleil pansu

c’était doux

 

2.

Soleil pansu. Dans le parc parfums fauves

des tilleuls

en avance sur leurs aïeux

au dire d’une passante

 

Le ciel l’ignore encore 

mais l’orage est dans toutes les têtes

c’est un TERRIBLE désir

à porter pour soi seul

 

Le vend tiède défroisse l’origami

du feuillage

dans une lumière de cire et d’ambre

qui brûle sur des lèvres récitantes

la page aveuglée du poème

 

3.

Sous l’érable gonflé d’ombres chaudes

petite mer abordable au ressac languide

piano piano

rumeur de terrasse

mouettes guillerettes 

 






Alexandre Poncin livre une poésie intime de l’évènement, ouverte à la rencontre. Attentive autant qu'inquiète sa parole  porteuse de voix multiples  souvent se fait vive : elle est aussi bien appel que confidence. La violence et son ambivalente postérité constituent la trame de son écriture. Plusieurs de ses poèmes ont été publiés, notamment dans les revues Cairns, Traction-Brabant, L’ours dansant. Son premier recueil de poèmes, Le Malaise et l’Échappée a paru en septembre chez 5sens éditions. Son travail s’élabore et se partage sur son site internet :alexandrepoemes.fr Présent dans les n° 62, 63, puis 70 à 75 de Lichen.

2 commentaires: