Ivor
le vide et le plein d’un même repli ! son corps d’homme et d’oiseau contourne ce qui n’existe plus ! ses ailes en ruines appareillent le vide, alors que reste-t-il d’un mot sans sillon ?
quand soudain l’heureux son du violon ! pauvre oreille d’âme qui piaffe en écoutant le bois vert du piano, et siffle à son cou. les archers du ciel l’entourent. il est né Ivor, Ivry ivre d’or ! feuilletant le lexique du ciel. au son cuivre de ses pas d’oiseau migrateur … là debout à l’ouest d’un printemps dans la nuit qui n’est plus nuit.
être môme
les roseaux s’étirent par centaines et l’orgue du môme prend forme. il crée la clé de sol et le printemps s’arrête dans sa main. il retient l’amer d’argile et s’endort. son scintillement est semblable à un millier d’aubes restantes. et, même dessiné à moitié, il est là, contre l’envers du décor. il s’étire lui aussi. sous le ciel voisin en quelque sorte. il mue par rêveries. il devient pareil à la paix, à la pluie lente qui butine les fleurs. pour éclore d’un sourire en dieu.
Ces textes sont extraits de Déclinaisons. Né en 1968, Xavier Monloubou connaît une enfance d'itinérance à suivre ses parents qui travaillent successivement au Bénin, en Argentine, au Brésil, au Venezuela... La verve veine du voyage a activé son besoin existentiel d'écrire et photographier. Installé à Paris depuis 1991 — initialement pour suivre un cours de théâtre — il exerce le métier d'éducateur et formateur en travail social. Présent dans le n° 32 de Lichen.
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