Vincent Gispert



Trois sœurs

rechercher en vain des images à extraire d'une carrière
frictions des mots dont les fictions ouvrent des pierres
qui bruissent dans la langue de nos fers

ouvrir un monde ouvert à l'ouvre-boîte
sans Plath,
Pizarnik et Bachmann

Les yeux ouverts de la rosée 
combat de la bouche à l'aurore sur un crépuscule délavé
là où les images n'ont pas toutes été tracées

amertume, d'espoir et d'amour
manque l'amour physique de leur pensée
lutte des corps qui se mordent – érotiques – dans la découverte crue

sans cesse renouvelée
de l'intime poétique 
et de sa nudité

*

l'impossible politique de cette réalité noyée dans leur mot,
dans leurs chairs que je déchiffre à peine,
à elles apparentée

j'ouvre mon corps quand elles regardent.
pour elles ai-je souffert de cette soif ?
les filets recouvrant la mer n'ont pas fini d'être tirés

Exhibitionnisme de la pensée

(28 vendémiaire – 28 germinal 224)






Né en région parisienne et vivant à Paris, Vincent Gispert a publié quelques poèmes dans les revues La Passe et Poésie première. Ce poème est extrait d'un recueil intitulé S'achève bien le silence. Présent dans les n° 42, 44, 45, 46, 48 et 49 de Lichen.

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