Vincent Gispert


Primerose Hill
 (11 février 1963)
à Sylvia Plath

épouse et mère de trente ans
fille et femme singulière
d'étroits amants aux détroits de diamants
couleurs d'images ardentes d'une petite pouponnière

indomptable fureur entre la pulpe et l'ongle
le sable de la plage de Cap Cod et le flot vert de l'humiliation
les lambeaux de mots arrachés à la fusion des murs

brûlée, consumée d'étroitesses
que le cataplasme rouge ne cicatrise pas
ces années cinquante d'Amérique ou d'Angleterre

feu froid au galop dans le Devon
lame d'énergie incandescente, solitude brûlante
feu boréal d'un flamboiement d'automne

seule, à présent, embrasse l'hiver





Né en région parisienne et vivant à Paris, Vincent Gispert a publié quelques poèmes dans les revues La Passe et Poésie première. Ce poème est extrait d'un recueil intitulé S'achève bien le silence. Présent dans les n° 42, 44 et 45 de Lichen.

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