Valérie Poussard-Fournaison

 

Dans la nuit de la vie le nocher

                                                                                                                      Pour J.K. Stefansson

 

File l’embarcation les époux à la proue

Quatre dans la barque qui traverse le bras de mer

Le vent dissipe le brouillard

Dans la nuit de la vie le nocher

aveugle vieux capitaine  

Entend la houle de plus en plus forte 

Il sait la mer et la montagne

Les masses sombres forcées par l’infini des flots, 

Il sait aussi qu’il n’en a plus pour longtemps et qu’

Il lui faut attendre le moment propice

 

À l’instant il est dans la nuit de la vie le nocher sur lequel tous reposent

 

File l’embarcation les époux à la proue 

Le capitaine à l’arrière

Ô Mort vieux Capitaine, il est temps ! Levons l’ancre

Les plus jeunes retrouvent le souffle de la vie

D’avant la vie anémiée sur terre passée à regarder le ciel

Et les oiseaux

À écouter les mouettes 

Ils retrouvent le rythme du poème

Le battement des rames transperce le silence comme les vers de l’aède

Le vieux nocher s’écrie  

Vis et si tu dois mourir, pardonne !

                                                                                                                  

                  




                          

Valérie Poussard-Fournaison travaille à Paris pendant l'année et  vit à Speloncato l'été. A publié certains de ses textes dans les revues L'Intranquille, et FPM. Présente dans le n° 70 de Lichen.

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