Un prénom, un poème

par Aldo Bruni




Angèle


L’ampoule nue, depuis le mur blanc, se reflète

sur les chromes du fauteuil.



Assise, qui fume,

la vieille dame en volutes,


à la lèvre une nuit,


à l’oeil une pluie


fine,

sourit sur la cendre,


et sa tête,


comme la branche sèche des soirs,

s’arque sous les pas légers du dernier oiseau.



Maryam

 

Elle nous dira de l’Orient la levée du désert,

une enfant loin du pays d’enfance


et l’étoile aux naissances de l’hiver,


que de grands gardiens muets

 pour elle avaient détachée.



Et l’Occident, la nuit d’amour,

la parole d’alliance à la bouche du témoin,


sur la terre d’accueil le genou d’un prince…



Elle nous dira profonde la nuit adoptée

où s’invente, nouveau, le sentiment


et qu’elle est seule, 


la neige fine retombée 

sur l’Anti-Liban.





Aldo Bruni doit la première partie de sa vie à la mer, à une maison, aux gens du voyage, à des mystiques… La seconde à la musique, à une maison et à Paris.

Il écrit inlassablement le même texte qui emprunte à la berceuse, où il est question de cycles… Présent dans le n° 108 de Lichen.





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