Télégrammes

 

1) par Annie Hupé

 

« en un écho distant » aux poèmes de Lucien Guignabel et de Julie Cayeux (n° 67 de Lichen)

 

Confins

Sur la terre il y a des taudis
des gourbis, des fourbis
des paradis et des profits
sur la terre il y a des conflits
sociaux, familiaux, raciaux
locaux ou internationaux
Sur la terre il y a aussi 
des jours, des nuits
des fleurs, des feuilles et des fruits
des saisons, des équinoxes
et des fleuves, des fleuves
Loin de la terre il y a des étoiles
est-ce qu'elles nous regardent ?
est-ce qu'elles savent quelque chose
de nos tasses ébréchées
de nos linges tachés
de nos mains dénouées
de nos massacres ? 


 

 

Toujours — c'est à dire depuis les récitations apprises à la petit école — sensible et attachée à la poésie, Annie Hupé n'a pas cessé d'apprendre par cœur (même si ça devient plus difficile). Elle n'a commencé à écrire que fort tard, après avoir croisé les pratiques de l'Oulipo. Exercices ! Dans Lichen, c'est la « Grange aux mots  et l'Atelier qui l'ont attirée. Elle a été publiée dans diverses revues, régulièrement dans Traction-Brabant. Présente dans les n° 41, 44, HSC, 51, 57 et 61 de Lichen, et à l'Atelier du don de mots depuis le n° 38.

 

2) par Jean-Philippe Sedhiki

 

« un poème qui fait écho "aux visages égarés dans leur poche" de Ionuţ Caragea » (n° 67 de Lichen)

 

Les yeux rivés

 

De la paresse, de l’ennui et du désintérêt,

Au fond de la classe il croupissait,

Sur un portable les yeux rivés,

Par une ignorance cannibale il périssait.

 

 

Né dans les Alpes en 1972, Jean-Philippe Sedikhi travaille comme enseignant et écrit de la poésie et des nouvelles. Il a choisi l’écriture de textes courts pour aller à l’essentiel. Il a publié un recueil de poésies, Accroche cœur, aux éditions Encre vives et on trouve ses poèmes dans les revues CairnEncreLe capital des motsPoésie premièreTraversées (Belgique) et Cœur de plume (Québec). Présent dans les n° 29, 49 et 50 de Lichen.

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