Siméon Lerouge


Le Parc, reverdie

À mon père                 


Le jardin aussi a ses nervures                   de verdure
Des morceaux de courbes éclatés dans le gazon                   entre deux quartiers de ciment frais
Ces grands arbres ont fait office de piliers
Ils sont les toits        les édifices  des parcs où leurs souches se crispent
Des esquisses de saisons dans les branches
Et par terre   plantes grasses aux feuilles bien léchées        aux fleurs vivaces
Les buissons de ronces ont perdu le chemin de leurs tigesIls n'en vont pas moins en eux-mêmes

Un saule pleureur a froncé le sourcil dans l'étang      plus loin sa racine monte à la surface
Prendre un peu d'air          à la manière            d'un mammifère marin
Des papillons de chou                   semés à la volée    dont pas un seul encore n'est retombé
Et les carpes grasses ont dérougi            couleur mie de pain
Dans leur bassin vert                     vert d'avoir réfléchi trop longtemps
Les aiguilles du grand pin
Dont les rameaux grattent jusqu'au sang le tronc des peupliers en croûtes

L'air de la ville alourdi de pollen
Monte en graines sur le mur d'un cabanon
Flore intestinale urbaine
De pissenlits sales et de liserons

Mais l'odeur d'eau figée
Des pâquerettes inodores
A libéré le cri du geai
Qui se rengorge sur la cime du sapin






Né en 1993, Siméon Lerouge vit à Brest et se consacre à l'écriture depuis la fin de ses études de Lettres. Contact : si.lerouge@laposte.net. Présent dans les n° 28, 33 et 38 de Lichen.

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