Je traîne mon histoire comme un sac d’os bruyant et encombrant. Elle me suit à la trace et je ne peux m’en dépêtrer. Elle me précède et je ne peux l’éviter. Où que j’aille, je dois faire avec. Elle est moi et pourtant, quel émoi je ne voudrais ressentir en l’abordant, celle-là même qui me pousse et m’attire au-delà d’actes et de passés laissés en héritage.
Que faire alors du labyrinthe qui m’a vu naître ?
Naître vierge est impossible. La pureté est le prix de l’abandon. Oublier le vacarme de tout ce qui semble nous être offert, illusions parmi tant d’espérances sans avenir. On présente à nos yeux décérébrés les nouvelles offrandes de rêves préfabriqués, sans la moindre culpabilité.
Les rêves dénaturés de nos nuits calmes restent cependant la dernière source pour les questions gênantes. Les germes d’idées folles se voient éclore dans leur impalpable poussière, brume insaisissable qui s’évapore quand nos yeux reprennent conscience de leur existence. Sais-tu que nos yeux exécutent des milliers de mouvements pendant notre sommeil ? L'ultime enjeu, pourtant délaissé, de notre société, réside en la compréhension de nos rêves, de leur complexité, et de leur intense activité.
Le courage est la vertu des fous.
Depuis tout jeune adulte, Silvère Cordin « couche des mots pour attraper l'horizon et y déposer son cœur. Mal armé, il part en quête de miettes, de révélation d’étoiles intérieures, contrant la solitude, contrecarrant la perte. Sous l’autel d'amarantes, il se fait cueilleur de poussières guérisseuses pour échographier son âme les yeux fermés ». Certains de ses textes ont paru dans les revues Libelle, FPM, Nouveaux Délits (Soliflore)… et d'autres sont à paraître (Verso…). Présent dans le n° 69 de Lichen.
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