Sidali Taleb

 

L’hiver qui point

 

1

Du creux d'un désir est sorti mon malheur 

Et la joie qui entourait mes pleurs émietta son temps.

L'odeur, un instant fruitée, se putréfia dès après l'élévation,

Prompte et solide, de ces fourches patibulaires, au regard creux, portant grassement les corps où d'un gémissement s'étire le malheur d'être.

Hiver prochain à l'allure très fière, 

Je ne dors plus assez, je ne bois plus.

Desséché il me plaît de ternir, 

De goûter à l'amère croûte que ma langue caresse ;

Sois au moins beau, frappe tant que le ciel ouvert au malheur nourrira tes orages,

Fais de moi un pénitent sage, 

Mais dieu que j'aime dormir ! 

J'aime dormir et me rendre, 

Pour cela, ne serait-ce que pour cela,

Sois clément à mon cœur pris en vague.

Ne me fais pas mal.

 

2

Des enfants s'épuisent en courses et mon mal pâlit, 

Se résorbe et je rougis…

Vous nous enseignez la ferveur qu'on perd à l'étude et aux heurts, 

Avec le monde des devoirs et des peines. 

Un instant plein, sensible et tragique se mangea en cris, 

En pleurs et en sang.

Meurs donc et que je sois creux, froid et naïf !... Con et content.

 

 

 



Sidali Taleb est un jeune étudiant en lettres de 22 ans, qui vit à Strasbourg et j’aime la littérature et la poésie. Sa poésie est empreinte d'une certaine tristesse, d'une mélancolie qui traverse, transperce et fend tout espoir, toute joie. C'est sa première apparition dans Lichen.

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