Sharon

 

Jour férié

 

Je m’étire les cheveux pour me relaxer et siffle un Chardonnay bon marché.

À mes côtés se tient R. qui dessine à l’encre de Chine sur son carnet.

On tue le temps ensemble en ce mercredi 8 de Mai.

 

Et le temps passe

 

Dehors c’est pluvieux, orageux, déprimant,

mais nous on tue le temps qui fâche,

Qui de ces larmes du ciel devant la porte fait des flaques et des étangs

Tout ça en dessinant un gars qui peine à s’échapper de sa

prison d’antan.

 

°

 

Rade dès l’sunrise

 

J’aimerais vivre dans un endroit où je ne connais personne,

Où des inconnus se sourient

Où il n’y a pas de point, d’ami, de lien et projet en commun.

Kloum, Rien.

Se croiser, se sourire profondément et repartir avec une mine enjouée.

Un lieu où les gens marchent comme s’ils étaient seul chez eux

On pourrait enfin savoir comment se rendre utile à l’autre.

Mais nous on se croise tous à longueur de journée,

Troublé du Monday au Sunday

Les apparences nous trompent et ça ça nous réconforte.

 

Finalement, on se plaît à la non-assistance à personne en danger

Dès que notre prochain pare son mal-être d’un accoutrement couturier, d’un sourire bon marché,

Ça nous exempte de creuser plus loin par exemple.

 




 

Sharon se présente lui-même : « Petit penseur à temps plein, / Sous perfu, c'est le vide qui m'emplit / Abd El Malik, Le Grand Jacques (Brel) et Bukowski / sont mes tremplins dans les amplis // Mais parfois la charogne déconne et décrit / La vision amère d'une rime acerbe / et son crayon sévit. // C'est pas novateur, c'est pas vieillot / Mais les histoires d'un p'tiot / Pervers mais réglo / Qui vadrouille de traviole / Et de ce fait / en attend trop. » Présent dans les n° 40 et 41 de Lichen.

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