Sébastien Houÿ

 

Le matin réchappé 

 

Que dirais-tu de suspendre les torches 

à la nuit abandonnée 

dont l’œil noir serait notre sommeil

 

Le vieux matin frissonnerait près du foyer

de nos réveils au feu de notre ventre

qui ne sait vraiment s’il brûle

 

Nous serions encore froisseurs de blés 

balançant au vent de nos bouches irréelles

terre des pieds nus jamais salis  

 

Et nous donnerions des noms aux ombres

et nous tairions celui des dieux  

et nous supposerions un avenir à l’aurore 

 

Que dirais-tu que nous nous fassions 

plus oubliés qu’une forêt que deux passants 

dont se croiseraient les deux regards étrangers

 

 

 





Né en 1980, Sébastien Houÿ pense que la poésie « pourrait bien être une nuit qui promet le jour ». Le présent poème provient du recueil inédit Le Visage de l’Éloignée. Présent dans les n° 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 48, 49, 57, 58, 59, 60, 61 et 67 de Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire