Dans la nuit
chaque fois
cet oiseau revenait
sa mélodie bruissant comme une chevelure
et sa mélodie au milieu du hasard
chaque fois revenait
dans la nuit
Et moi je vivais à genoux
devant la mer
clamant son triomphe dans le vide
d’un espace mobile
corps vacant corps nu
Elle venait la nuit
et son cri assourdissant hallali
annonçait que mon cœur mélancolique
n’aurait pas de repos
O nuit pour elle seule j’allais sans remords
à la lune souriant aux étoiles
toute mon âme figurée par une grève sombre
jonchée de coquillages vides et de cailloux polis
Et si j’étais poète je dirais
Dans le sable qui n’offre aucune piste
c’est le pied le chemin
et je tiendrais embrassé le corps brûlant de la peur
et je disperserais toutes mes syllabes
qui retomberaient nébuleuses
en cailloux et en coquillages impérissables
que des enfants emporteraient
pour faire des parures d’insoupçonnables déesses
autour du cou de chagrins abolis
Sébastien Houÿ, né en 1980, pense que « la poésie ça pourrait bien être une nuit qui promet le jour ». Présent dans les n° 33, 37, 38 et 39 de Lichen.
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