Sébastien Houÿ


3

En contemplant l’inespérance
j’ai mis mes yeux dans un soleil blessé
points noirs plus brillants qu’une flammèche
essaimés dans l’espace des unions
                                               
Le ciel a levé sa voilure
et je fus pris par un froid cendreux
car j’étais nu dans la pudeur édifiante des totems
royaume de toutes cartographies
                                               
Une orpheline faite d’eau et d’entêtement
posait ses pieds sur un tombeau de sable
Ô virile Vénus
vêtue de l’uniforme des vagabonds
et de souliers noirs
tu guettais au fond de mon ivresse
une prémonition matrice des mémoires
                                               
Dans la nuit des eaux nobles
nappe phréatique aux rêves intervallaires
ellipse des époumonés rejoignant l’asile matinal

dort un feu promesse de résistance
comme une âme calfeutrée que nourrit son incommodation
et qui réinvente à sa manière
l’élégance de l’embrasement
                                               
L’ombre sous le feuillage à l’aplomb de ma solitude
tressera des preuves de ma parole
Alors surviendra le monde régnant sur les fougères
chemin à jamais de mes syllabes







Sébastien Houÿ, né en 1980, propose un poème extrait d'une série intitulée L'Aube future car la poésie ça pourrait bien être une nuit qui promet le jour. Présent dans les n° 33, 34 et 35 de Lichen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire