Sarah Lecina


La grande nuit

Sons échancrés
absente absinthe
fusées volatiles, âcres vaisseaux
sanguins d'une pulsion maligne
vibrations de silences rotatifs
vous m'avez épousée
d'une chaleur amère
du calme vacarme des cœurs

Le temps a compté les corps sortant du désastre :
un par un remis à la place 
du mort
                                    dans ta voiture. 

La grande nuit : 
il faudrait savoir
en sortir
avec nos chevaux blancs 
et nos camisoles argentées d'ennui


Réverbère

En moi les lumières nocturnes
de tes articulations particulières
les fils aiguisés de tes contours rêvant chair
noire claire de toi je ne peux plus saigner
de la couleur de ton ciel.





Née en 2001 à Aix-en-Provence, Sarah Lecina est étudiante en arts plastiques. Elle écrit depuis toujours et pratique le collage et le dessin dans des carnets poétiques. Un de ses poèmes a paru dans le soliflore de la revue Nouveaux délits ; d'autres sont à paraître dans la revue Comme en poésie. C'est sa première apparition dans LichenCes poèmes sont extraits du recueil inédit Retentir.

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