Sandrine Cerruti

 

 

La défaite des cages

 

Fixe bien

bien riveter ses yeux à son cerveau ça va aller très vite

ne pas rater le murmurer du petit secret inspiré-expiré au travers du coton gris             celui des intermittences nocturnes (oui le secret reste secret à cause de sa petite taille)

regarde bien depuis ta cervelle

pour commencer surtout ne force pas         ne rien forcer en imprudente (il y a plus important pour dorer cette grande règle)

apprête-toi à entrevoir le secret

celui des cages

de la porte des cages (oui rien que ça)

la porte des cages s’ouvre depuis l’intérieur            le mouvement s’effectue toujours vers l’en-dedans

surtout ne pas chercher à la pousser            pas pousser la porte en direction de l’en-dehors des choses                                                                                        jamais

ce serait partir en dissolution                       perte malheureuse

                                                                       éventée                      oui                  attention

c’est sans forcer que s’opère l’ouvre-monde           souplement

via l’en-dedans

lors la béance facile celle de la circulation-dedans-hors-monde est à tout jamais obtenue

garde-le bien ce secret dans ton cerveau qui a tout vu (oui c’est furtif c’est le secret des cages il passe vite comme seuls savent filer les vrais secrets)

c’est vrai pour toutes les cages

il n’y a pas plus simple à forcer

c’est ça le secret

                                                                                              celui de la défaite des cages

 

 

 

 

Sandrine Cerruti est enseignante, sophrologue et maman d'un garçon de 8 ans. Outre une formation en Lettres modernes, Sciences du langage et Philosophie, elle a vécu une vie à beaucoup lire. C'est son nutriment. Elle entretient « avec les mots une relation métabolique » et a définitivement décidé que la poésie serait sa vraie maison. Elle a le projet d'une thèse pour sortir la poétesse Céline Arnauld de l'ombre. Présente dans les n° 58, 79 et 80 de Lichen.

 

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