La poussière se reforme
comme si l'air
pouvait faner en pied
au bas des murs
alourdi
exténué d'être transparent
transpercé de clarté.
Chocs silencieux
les tiroirs du plafond se vident
d'instants ralentis
linge démodé empesé de lumière.
La trame du temps
grise l'oblique des fenêtres
pour tamiser cette poudre d'air.
Moutons tapis entre deux pans d'éternité
de vous
je tisserai mon linceul.
°
Un gant en cuir
semble faire signe
se raccrocher à ma jeunesse
par de petits bracelets
de corail rouge.
Me saisit presque
puis retombe
piétiné de ciel gris
perdu au beau milieu de la rue
écrasé par des pneumatiques
sans imagination.
Samy Hassid travaille entouré d'œuvres d'art entre ravissement, vigilance et somnolence. Pour tuer le temps – mais aussi pour le sauver – il consigne dans de petits carnets ses observations, ses impressions. Ces carnets sont ainsi l'entreprise d'un collectionneur d'instants qui cherche à conserver le patrimoine anecdotique qu'est notre passage sur terre. Présent dans le n° 37 de Lichen.
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