En réaction au poème de Colette Daviles-Estinès « Le printemps n'est pas ma saison », Annie Hupé souhaite exprimer un avis contraire : « L'été est bien agréable, mais le printemps est ma maison. Tout y est naissance, fraîcheur, après le grand coup de vide qui commence avec l'été. Déjà plus de deux semaines que je passe jour après jour à couper les fleurs fanées, mais il en reste toujours bien plus que de fleurs prêtes à s'épanouir. Après le 15 juin plus rien à attendre, le marsonia, le mildiou tachent les feuilles, les delphiniums s'écroulent. » et elle nous envoie ce poème :
Douce folie
Tandis que les cerisiers
s'époumonent de fleurs blanches
les pissenlits indiscrets
claironnent chez les pervenches.
Deux couleuvres à collier
se chauffent dans les orties
vautrées, quand sous le prunellier
se dressent les ancolies.
Les mésanges, les pinsons
ajoutent leurs cris au tapage.
Des couleurs, des parfums, des sons...
Ah, que l'hiver était sage !
Annie Hupé
Toujours sensible et attachée à la poésie — toujours, c'est à dire depuis les récitations apprises à la petit école —, Annie Hupé n'a pas cessé d'apprendre par cœur (même si ça devient plus difficile). Elle n'a commencé à écrire que fort tard, après avoir croisé les pratiques de l'Oulipo. Exercices ! Dans Lichen, c'est la « Grange aux mots et l'Atelier qui l'ont attirée. Elle a été publiée dans diverses revues, régulièrement dans Traction-Brabant. Présente dans les n° 41, 44, 51, 57, 61, 68 de Lichen.
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